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Comment les robots s'imposent dans les usines

En 2015, près de 240.000 machines ont été installées dans le monde. La France commence à rattraper son retard.
Merci aux robots! La Maison-Blanche, dans sa récente lettre au Congrès sur l'économie américaine, a souligné le rôle joué par ces gros bras en acier dans l'amélioration de la compétitivité nationale. Les industriels améric ains sont devenus de gros acheteurs: ils ont installé 29.000 robots industriels en 2015, un nombre en hausse de 11%, contre 9% en moyenne en Europe d'après l'International Federation of Robotics (IFR). Mais le pays le plus friand reste la Chine, où les ventes ont encore augmenté l'an dernier de 16%, à quelque 66 000 exemplaires. Cela représente plus d'un robot sur quatre vendus dans le monde!
En quelques années, l'Asie est devenue le marché numéro un pour les robots industriels. L'Allemagne, le Japon et la Corée du Sud, parmi les pays les plus automatisés, se font rattraper. Et la France se fait distancer. On y installe chaque année entre 2000 et 3000 exemplaires seulement. La faute en incombe aux faibles connaissances des industriels, mais aussi à leur peur d'être accusés de détruire des emplois.

Arrivée de fabricants chinois

Le gouvernement français a toutefois décidé de combler ce retard: depuis le lancement en septembre 2013 par François Hollande de la Nouvelle France industrielle, les entreprises peuvent être accompagnées par des experts dans l'achat d'un robot afin d'automatiser les tâches pénibles et répétitives. Elles peuvent prétendre à plusieurs aides: 33 millions d'euros au titre du programme Robot Start PME, 1,3 milliard d'euros de prêts bonifiés robotique distribués par Bpifrance et encore près d'un milliard au titre du suramortissement.
Les fabricants se frottent les mains: en 2014, les ventes en volume ont bondi de 36 % dans l'Hexagone! «Il y a toujours beaucoup d'investissements dans l'automobile, secteur où la France a un bon niveau de robotisation, mais avec la baisse des prix et l'arrivée de robots collaboratifs, plus faciles à installer et plus abordables, d'autres secteurs comme l'agroalimentaire commencent à s'équiper», explique Pierre Paturel, consultant chez Xerfi.


Cette tendance semble s'être poursuivie en 2015. «Nous avons encore vendu plus de 25% de robots supplémentaires en 2015, alors que 2014 avait déjà été une bonne année. Et 2016 démarre bien», témoigne Serge Nadreau, responsable de la robotique chez ABB France. Le Suédo-suisse, qui note un vif succès en France pour son robot collaboratif YuMi, figure parmi les leaders mondiaux avec les japonais Fanuc et Yaskawa et l'allemand Kuka, qui fait l'objet d'une tentative de rachat par le chinois Midea. «Depuis trois ans, les prix baissent sous l'influence de l'arrivée de fabricants chinois. Nous nous différencions par notre offre globale, car le robot n'est qu'un élément de l'industrie 4.0 (appelée industrie du futur en France, NDLR)», témoigne Maurizio Cremonini, directeur marketing du fabricant italien Comau.
«Au-delà des usines, les robots semblent enfin commencer à se répandre dans la société. Ils devraient représenter un changement aussi important que l'arrivée d'Internet ou de la téléphonie mobile», estime Catherine Simon, qui organise de mardi à jeudi le sixième salon Innorobo à Paris. «Beaucoup de fabricants de robots industriels veulent développer d'autres usages, comme dans le médical ou la surveillance, car la robotique de services reste encore à construire (lire ci-contre)», note Pierre Paturel.

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